"Autour d'un café..."

Autour d'un café...

Avec Roksana A. Alekseïeva & Andrée Alix

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Cela faisait quelques jours que j'avais découvert que le quartier universitaire était un bon plan pour passer des nuits dans un lit et ce gratuitement. Cette nuit par exemple, je l'avais passé dans la chambre d'une jeune étudiante qui après une nuit blanche avait l'intention de passer du temps avec son petit ami, étant boursière, elle ne pouvait se permettre d'avoir trop d'absences, surtout sans motif valable. Aussi, en échange de quelques nuits dans sa chambre universitaire, j'étais chargée d'aller pointer pour elle à ses heures de cours.
En magouillant de la sorte, j'avais bien meilleur allure, j'avais passé de bonnes nuits de sommeils, j'étais propre et mes habits également, et ça se ressentait sur mon humeur, j'étais beaucoup moins pessimiste à l'idée de trouver une solution à mon problème. Mais cette nuit, j'avais de nouveau mal dormi, j'avais été trop tourmenté pour passer une bonne nuit. C'est pour cette raison que je vadrouillais sur le campus aussi tôt le matin, mais je fût assez prise de cours par le froid qui régnait en cette matinée d'octobre. Cela faisait plus de deux ans que je vivais à Moscou, mais je n'arrivais pas à me faire à cette météo.

Il était encore trop tôt pour aller pointer à la place de l'étudiante qui m'avait cédé ses clés pour la nuit, je devais donc rester dans les parages afin de ne pas rater l'heure fatidique, ainsi je me retrouvais attirée par les lumières d'un bar au style américain dont je poussais la porte avec hâte. Il n'y avait pratiquement personne à cette heure-ci, ce qui n'était pas très étonnant. Je restais quelques instants immobile devant la porte qui s'était refermée, le temps de m’acclimater à la température de la salle et en même temps pour observer les lieux afin de choisir une place qui me conviendrait. J'avais pris l'habitude de toujours me placer à proximité d'une porte de sortie, au cas où. Ce bar ne faisait pas exception aussi m'installais-je sur une banquette juste à côté de la porte d'entrée, mais de manière à avoir une vue sur celle-ci.
Une fois assise, je sortis de la poche intérieure de ma veste, un morceau de papier plié en quatre. Je le dépliais et le lu une énième fois avant de le poser sur la table et d'attendre, plongé dans mes pensées, que la serveuse vienne prendre ma commande. Il s'agissait d'un tract qui m'avait été donné la veille par un inconnu à l'allure étrange, ses mots tournaient en boucle dans ma tête : "Le pays est en danger, ne fermez pas les yeux !". Ce tract en lui même avait le mérite de répondre à mon interrogation principale, le mode de transmission était similaire au sida. Mais au vu du reste qui figurait sur le tract, ce ne serait pas suffisant pour reprendre contact avec ma fille, sans compter qu'elle devait être surveillée à présent. Non, la seule solution était de quitter le pays avec Hannah, mais comment y parvenir ? Et même comment simplement contacter ma fille ?

© HeleneM