□ Personne ne se retrouve à Moscou par hasard, encore moins aujourd'hui. Raconte-moi, comment es-tu arrivé ici ?
J'ai toujours vécu à Moscou, du plus loin que je me souvienne, je n'ai jamais quitté cette ville, n'en ai pas vu d'autre. 
J'aurais aimé voyager, voir autre chose que cette ville qui me parait trop grande, ou peut être est-ce moi qui suis trop petite?
 Mais quand l'on vit seule, dans un appartement trop petit avec une mère qui travaille d'arrache pied pour nous nourrir, nous vêtir, on n'a pas le droit de se plaindre.
 Mais j'en fais la promesse, un jour j'aurais assez d'argent pour voyager, et quelque part, elle voyagera un peu avec moi.

□ Comment as-tu été infecté ? Si tu ne l'es pas, as-tu peur que cela t'arrive un jour, ou au contraire as-tu envie de te transformer ?

Je n'ai pas été contaminé. Et j'avoue en être plus heureuse que déçue.
 J'avoue y avoir réfléchi. Est-ce -que j''aimerais être contaminé? Qu'est - ce que ça m'apporterait de plus? Rien, si ce n'est, un sentiment de solitude plus intense, une impression de ne plus être moi peut être. 
C'est inquiétant, et j'évite de trop y penser, à la contamination, à ses personnes aux pouvoirs étranges, aux risques.
 Alors non, je n'ai pas envie que ça m'arrive un jour, et si c'était , malgré tout, le cas, ce ne serait pas de plein grès.

□ Quels sont tes pouvoirs ? Comment les as-tu découverts ? Si tu n'en as pas, quels pouvoirs aimerais-tu posséder ?

Si je voulais posséder un pouvoir dites-vous? Hmm... C'est une question difficile. Il y a tellement de choix, de points positifs et négatifs que je ne sais lequel choisir. 
Si je pouvais, j'aimerais un pouvoir qui me permette de voyager d'un bout à l'autre du monde.
 Pouvoir voler? Ça me parait quand même risqué. La téléportation dans ce cas... 
Mais, je pourrais me retrouver au beau milieu de l'océan sans l'avoir fait exprès.
Je ne sais pas trop, mais pas quelque chose de très effrayant ou qui puisse causer des dégâts et faire du mal au gens. Quelque chose inoffensif, voilà.
 Un pouvoir inoffensif.


□ Tu détiens le pouvoir de retourner dans le passé et d'y changer une chose, une seule, qu'est-ce que ce serait ?
Je pense que si pouvais retourner dans le passé, j'essayerais de sauver mon père. Je l’emmènerais à temps à l'hôpital pour qu'il ne meurt pas, et que je puisse enfin le connaître.
Ou, peut être que je rendrais la vie de ma mère plus facile, je ne sais pas trop comment.
 En y réfléchissant bien, il n'y a pas vraiment de choses que j'aimerais ou que je pourrais changer quand j'y pense. Mais, la perspective de pouvoir corriger ses erreurs à quelque chose de rassurant , je trouve.


□ Quelle est ta plus grande peur ? La chose qui dresse tous les poils de ton corps, la chose qui te fait dégouliner à en inonder le planché ?
J'ai peur de me noyer. Noter bien la différence, je n'ai pas peur de l'eau, je pourrais même dire que c'est l'un des endroits où je me sens le plus à l'aise, mais seulement dans un endroit où mes pieds peuvent toucher le sol. J'ai peur de la noyade, je n'y peux rien.
 J'avais 6 ans, je venais d'apprendre à nager et toute fière j'avais voulu le montrer à ma mère mes prouesses, mais j'avais coulé. Comme une pierre. J'avais été incapable de faire le moindre geste comme si j'étais paralysée. C'était étrange. Depuis, je ne suis plus allée à la piscine. Impossible pour moi de m'y rendre s'en y être paniquée.


□ Tu as une dernière chose à m'avouer ? Une petite confession ? Une petite anecdote croustillante sur ta vie ? Rassures toi, avec moi tes secrets sont bien gardés.
Ce n'est pas réellement un secret, plutôt un aspect de moi même dont j'ai un peu honte.
Je mens très bien, je peux débiter d'énormes mensonges, les gens sont capables de me croire, et rien ne me trahit. Mais comme je l'ai dit, c'est quelque chose de peu glorieux dont j'ai honte.


Pseudo : / Prénom : Justine Âge : 19 ans Région : Var☼ Où avez-vous trouvé le forum ? : Grâce à Facebook Vos avis dessus ? : GÉNIALISSIME Fréquence de connexion : Souvent Niveau de rp : Entre 10 et 70 lignes si c'est pas plus Personnage inventé ou Scénario ? : Inventé As-tu pris connaissance du règlement et t'engages-tu à le respecter ?OuiUn dernier mot ? : Merci!

Je suis née le 24 Mars 2001 à Moscou.
Ma mère m'a dit que j'étais un bébé minuscule, avec des cheveux tellement blonds qu'on m'aurait cru chauve. Il parait que mon père était le plus heureux des hommes, et qu'il avait peur de me prendre dans ses bras et que je ne me casse comme ces poupées de porcelaine que ma mère aimait acheter dans les brocantes.

Quelques jours plus tard, nous rentrions chez nous, un petit appartement qui ne comportait qu'une chambre étroite, une salle de bain minuscule et un salon qui servait également de cuisine.

Ma mère n'a cessé de me répéter qu'un heureux événement aller de pair avec un événement tragique.

Elle avait surement raison, car deux mois après ma naissance, mon père mourrait. 
Tout ce que je tiens de lui, se sont les récits de ma mère et un petit carnet  tout en cuir, vieilli par les années et un peu poussiéreux dans lequel figure quelques croquis abstraits.
 Je sais qu'il était gardien de nuit dans l'un de ces musées attrapes touristes de la ville.

Il rentrait tôt le matin, et il se glissait toujours dans l'appartement sans un bruit, veillant à ne pas me réveiller, moi, le nourrisson qui babillait.
 Mais un jour, il s'est fait fauché par un conducteur trop pressé, surement au téléphone.


J'ai donc toujours vécue seule dans ce petit appartement avec ma mère.

 Nous n'avions pas beaucoup d'argent, mais ma mère se débrouillait toujours pour que je sois heureuse, et que je ne manque de rien. Avec du recule, je m'aperçois que sa vie à elle, a du être très dure. Mais à l'époque, je n'y faisais pas tellement attention. 
Elle rentrait du travail, ses cheveux attachés en un chignon d'où quelques mèches folles s'échappaient, un sourire aux lèvres. 
Elle m'embrassait le haut du crâne et commençait à faire à manger.
 Parfois, elle s'asseyait et m'observer faire mes devoirs.
 Nous échangions des sourires complices, quelques banalités.
 Nous étions heureuses, je pense, malgré le manque flagrant d'argent.


Nous habitions au dessus d'une petite librairie, et parfois, en rentrant de l'école, et quand il me restait quelques pièces, j'y entrais, sous le regard sévère du libraire.
 La boutique avait toujours une drôle d'odeur et je m'y sentais mal à l'aise, mais même si je repartais rapidement, j'en sortais toujours avec un livre en main.



Puis j'ai grandis, encore.

Ma mère est décédée.
 J'étais détruite.
 Je me souviens, de ne plus avoir pu dormir et d'avoir erré, la peur au ventre dans les rues de Moscou.
 Un peu comme un fantôme. Je n'avais plus rien.

J'ai travaillé dur, pour payer mes études, et le loyer de l'appartement.
 J'ai enchaîné petit boulot sur petit boulot, essayant, en vain, d'oublier la fatigue.
 J'avais honte, parfois, de mon travail, mais je n'avais pas à m'en plaindre.
 Au moins, je ne me prostituais pas.

J'avais l'impression d'avoir vieillie trop tôt,  trop vite, et de porter le poids du monde sur mes épaules.


Je continue, maintenant encore, mes études, des études de botanique, ça ne m'assurera pas un travail dans l'avenir, mais j'aime ce que j'apprends.
 Je ne suis pas mauvaise, je pense même être l'une des meilleures. 
Ce n'est peut être pas modeste de ma part.

 Je n'ai pas d'amis, plus de famille, mais globalement, je dirais que je m'en sors plutôt bien.
 J'ai pris l'habitude de dessiner dans le petit carnet à croquis de mon père.
 J'ai un bon coup de crayon, et j’essaie d'immortaliser les moments qui me semblent importants.
C'est comme si je partageais quelque chose avec cet homme que je n'ai connu qu'en photo, et par les mots si tendres de ma mère.

J'ai réussi à apprendre le piano. J'ai du faire des heures supplémentaires pour me payer les cours, mais vu la joie que j'en retire, je pense que ça valait le coup.
 C'est au moins un rêve que j'ai pu réaliser.